Il y a encore des discours tenaces sur le cholestérol, souvent relayés par des médecins ou des médias qui, disons-le, n’ont pas tout à fait quitté le Moyen Âge de la nutrition. Le paradigme a changé, et pourtant certains continuent à nous vendre l’idée que les médicaments anticholestérol seraient indispensables, même si le cholestérol en lui-même… ne le serait pas tant que ça. Allez comprendre.
Cholestérol : faut-il vraiment le faire baisser ?
Depuis des décennies, le cholestérol est présenté comme l’ennemi public numéro un de nos artères. Résultat : des millions de personnes se retrouvent sous statines ou autres médicaments censés faire baisser ce « grand méchant loup » sanguin. Problème : les fondements scientifiques de cette croisade sont de plus en plus remis en cause.
De nombreuses études récentes montrent que la corrélation entre taux de cholestérol et mortalité cardiovasculaire est bien moins claire qu’on ne l’a longtemps affirmé. Chez les personnes âgées, par exemple, un taux de cholestérol plus élevé est souvent associé à une meilleure longévité. Paradoxal ? Seulement si l’on reste enfermé dans un modèle dépassé.
Quant aux médicaments anticholestérol eux-mêmes, ils réduisent parfois très modestement le risque d’accident cardiovasculaire… au prix d’effets secondaires significatifs : douleurs musculaires, troubles cognitifs, fatigue chronique, etc. On commence même à parler de « simulacre de science » pour désigner certaines publications sur le sujet, tant la méthodologie des essais cliniques a été contestée.
En clair, ce n’est pas parce que vous avez « trop » de cholestérol que vous devez systématiquement le faire baisser à coups de pilules. Ce qui compte vraiment, ce sont les marqueurs inflammatoires, l’équilibre global de l’alimentation, et votre mode de vie.
Alors au lieu de courir à la pharmacie, si on commençait par regarder ce qu’on met dans notre assiette ?
On oublie souvent que certains produits du quotidien peuvent contenir des actifs nutritionnels spécifiques ; certains compléments alimentaires sont ainsi consommés sans même en avoir conscience, ce qui soulève des questions intéressantes sur notre rapport à la santé préventive.
L’œuf : riche, oui. Dangereux ? Absolument pas.
Longtemps diabolisé, l’œuf a été accusé à tort de faire grimper le cholestérol. En réalité, c’est tout l’inverse : sa richesse en cholestérol en fait un allié précieux. Pourquoi ? Parce que le cholestérol est essentiel à nos cellules, notamment celles du cerveau. Et dans un œuf, vous avez tous les éléments nécessaires pour faire un poussin — autrement dit, c’est un concentré de vie.
Lipides, protéines, vitamines… l’œuf coche toutes les cases d’un super aliment. Mais attention : tous les œufs ne se valent pas. Ce qui change tout, c’est la façon dont la poule est nourrie.
Une poule qui gambade librement, qui picore de l’herbe, des insectes, des graines sauvages autour d’une ferme… produit un œuf d’une qualité incomparable. On est très loin de ce que donne une poule élevée avec des aliments industriels. Donc, si vous pouvez, privilégiez les œufs bio, issus de petits producteurs, idéalement locaux.
Et la quantité ? Un œuf par jour, à condition qu’il soit de bonne qualité, ne pose aucun souci. C’est même une excellente habitude.
Les produits laitiers sont également souvent montrés du doigt dans les débats sur le cholestérol, pourtant leurs effets réels sur la santé sont plus nuancés qu’on ne le pense.
Le café : pas l’ennemi qu’on croit
Autre mal-aimé : le café. Accusé de tous les maux — stress, troubles digestifs, tachycardie — il fait peur à certains, au point qu’ils préfèrent s’en passer. Et pourtant… il mérite qu’on lui rende justice.
D’abord, le café est une source majeure de polyphénols. En France, c’est même la première pour la plupart des gens. Et ces fameux polyphénols sont des antioxydants puissants, très bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Résultat : les buveurs de café ont, en moyenne, moins de maladies cardio-vasculaires. Ce n’est pas une opinion, c’est ce que montrent les études.
Mais ce n’est pas tout. Le café contient aussi de la caféine, bien sûr, qui stimule le système nerveux. Rien de tel pour réveiller les neurones le matin. Mais attention aux excès : trop de café, surtout dans des périodes de stress ou de travail intense, peut entraîner maux de tête, nausées ou troubles digestifs. Trois tasses par jour, bien réparties, c’est une bonne moyenne.
Petit détail qui a son importance : pas de lait, pas de sucre. Le lait neutralise les polyphénols, formant des complexes mal absorbés par l’intestin. Et le sucre ? Disons que quatre cafés sucrés par jour, ça commence à faire beaucoup de sucre dans la balance quotidienne.
Et pour les amateurs : privilégiez l’arabica, plus riche en polyphénols et plus doux en bouche que le robusta.
Huile d’olive : l’or liquide, mais pas n’importe laquelle
Enfin, comment ne pas évoquer l’huile, ingrédient central de notre cuisine ? Et là encore, toutes les huiles ne se valent pas. L’huile d’olive, notamment vierge extra, tient une place particulière. Elle est riche en acides gras mono-insaturés, en polyphénols… et c’est l’un des piliers de l’alimentation méditerranéenne.
Pendant longtemps, en France, on a plutôt misé sur le beurre. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’est démocratisé. On cuisinait tout au beurre, avec une certaine fierté. Mais ce changement culturel a aussi coïncidé avec l’explosion des maladies cardiovasculaires.
Le beurre, soyons honnêtes, ce n’est pas le diable. Il contient des acides gras saturés qui jouent un rôle dans l’immunité, par exemple. Mais consommé en excès, il peut déséquilibrer l’apport lipidique. Mieux vaut le garder pour des usages ponctuels.
L’huile d’olive, elle, supporte bien la cuisson modérée et reste un excellent choix pour les assaisonnements. Encore faut-il la choisir de qualité, vierge extra, extraite à froid, si possible bio.
En résumé
Ce que nous disent les grandes études récentes, c’est que le bon sens alimentaire finit toujours par reprendre le dessus. Pas besoin de tout diaboliser : un œuf par jour, du café sans lait ni sucre, de l’huile d’olive à la place du beurre… et vous êtes déjà sur une bonne voie.
Et si vous avez un taux de cholestérol élevé, pas de panique : ce n’est pas forcément une condamnation. Avant de céder aux médicaments, prenez le temps d’examiner votre hygiène de vie dans son ensemble. Car bien souvent, le cœur ne demande qu’à battre en paix… à condition qu’on le nourrisse avec un peu plus de bon sens, et un peu moins de dogmes.
Pour en savoir plus sur les effets secondaires potentiels des statines ou vérifier une information médicale, il est toujours utile de consulter une source fiable comme la base de données du site Vidal.