Ce qu’il ne faut surtout pas dire à un bipolaire

Découvrez les phrases à éviter absolument avec une personne bipolaire et comprenez pourquoi certaines remarques peuvent blesser plus qu'aider.
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Quand on ne vit pas avec un trouble bipolaire, il est facile de croire qu’on peut comprendre. On pense, souvent à tort, que c’est juste une question de sautes d’humeur. Mais non. Le trouble bipolaire, c’est bien plus que ça. C’est une maladie mentale sérieuse, qui s’invite dans tous les pans de la vie : le travail, les relations, le sommeil, l’énergie. Et parfois, il suffit d’un mot de travers pour tout faire vaciller. Alors, avant de parler trop vite, mieux vaut savoir ce qu’il ne faut pas dire à une personne bipolaire.

« Franchement, t’exagères, on a tous des hauts et des bas »

Non, justement. Ce n’est pas pareil. Tout le monde traverse des moments difficiles, oui. Mais le trouble bipolaire, c’est un véritable déséquilibre chimique du cerveau. On ne parle pas d’un petit coup de blues ou d’un lundi sans café. On parle de phases de dépression profonde ou d’excitation extrême — parfois dangereuse. Dire à quelqu’un que « tout le monde passe par là », c’est comme dire à une personne diabétique qu’elle pourrait contrôler sa glycémie avec un peu de volonté.

👉 Mot de transition : Et franchement, ça ne fait qu’ajouter au mal-être. Pire, ça le banalise.

Le stress peut aggraver les symptômes de la bipolarité, c’est pourquoi il est utile de savoir comment gérer le stress au quotidien.

« Tu devrais faire un effort »

Ah, cette fameuse phrase. L’une des plus violentes, en réalité. Ce que ça dit, entre les lignes ? Que la personne ne fait pas assez. Qu’elle choisit d’aller mal. Alors qu’en vérité, les personnes bipolaires luttent déjà au quotidien pour rester à flot. Elles consultent, elles prennent des traitements, elles ajustent leur mode de vie. Faire un effort ? C’est ce qu’elles font tous les jours, parfois simplement pour sortir du lit.

« Tu es trop lunatique »

Encore une réduction dangereuse. Le mot « lunatique » donne une image instable, imprévisible, presque caricaturale. Mais la bipolarité n’est pas une fantaisie émotionnelle. C’est une maladie psychiatrique reconnue, avec des critères bien précis. Ce n’est pas une humeur qui change avec la météo, c’est un trouble avec des cycles parfois longs, parfois très courts. Et non, on ne « choisit » pas d’être dans une phase up ou down.

« Tu prends toujours tes médicaments au moins ? »

Même si la question part parfois d’une bonne intention, elle peut être très mal perçue. D’abord, parce qu’elle sous-entend un doute : « si tu ne vas pas bien, c’est que tu as arrêté ton traitement, non ? » Ensuite, parce qu’elle infantilise. Les personnes bipolaires sont souvent suivies, informées, conscientes de leur état. Ce n’est pas à l’entourage de faire la police des pilules.

👉 À la place ? On peut simplement demander comment elle va. Écouter, sans juger.

« Tu devrais sortir un peu, ça te ferait du bien »

Marcher, s’aérer, voir du monde… Oui, tout cela peut aider. Mais ce n’est pas un remède miracle. Quand une personne bipolaire est en phase dépressive, sortir faire un tour peut être aussi compliqué que gravir l’Everest. Et quand elle est en phase maniaque, elle peut déjà être en suractivité permanente, sans besoin d’ajouter un café ou une sortie. En résumé : oui, bouger est bénéfique — mais ce n’est pas une solution universelle.

« Tu es invivable, parfois »

Ça, c’est la phrase qui coupe net. Qui blesse. Parce qu’au fond, elle confirme la peur de beaucoup de personnes bipolaires : être trop, ou pas assez. Trop intense, trop imprévisible, trop fatiguée. La vérité, c’est que oui, la maladie peut compliquer les relations. Mais ce n’est pas une raison pour faire porter la faute à la personne. Il vaut mieux parler des comportements, des ressentis, que de coller des étiquettes.

« Tu n’as pas l’air malade »

Celle-là, elle revient souvent. Et pourtant, elle est absurde. Beaucoup de maladies ne se voient pas. La bipolarité n’a pas de visage-type. Il y a des jours où tout va bien, où la personne rit, travaille, avance. Et d’autres où elle s’effondre, en silence. L’invisibilité du trouble ne signifie pas qu’il n’est pas là. Dire « tu n’as pas l’air » nie cette réalité, et c’est très violent.

« Je sais ce que tu ressens »

Même avec la meilleure volonté du monde, non, on ne peut pas vraiment savoir. Chaque personne vit sa bipolarité à sa manière. Les cycles, les symptômes, les déclencheurs : rien n’est tout à fait pareil. Ce qu’on peut faire, en revanche, c’est écouter. Pas comparer. Pas ramener à soi. Juste être là. Et ça, c’est déjà énorme.

Consulter un psychologue fait souvent partie du suivi pour les personnes bipolaires — découvrez comment se passe une séance chez le psychologue pour mieux comprendre cette étape essentielle.

« Tu t’en sers comme excuse »

Accuser une personne bipolaire de se cacher derrière son diagnostic, c’est refuser de voir ce qu’elle vit. Oui, parfois elle annule. Elle explose. Elle s’éloigne. Ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est le trouble qui parle. Et accuser, c’est ajouter de la culpabilité à une situation déjà complexe. Un mot de trop, un jugement, peut vraiment faire du mal.

« On est tous un peu bipolaires »

On termine avec la phrase « sympa », lancée sur le ton de l’humour. Sauf que non, encore une fois. Être parfois triste ou excité ne fait pas de vous une personne bipolaire. C’est une pathologie médicale, qui nécessite diagnostic, suivi, traitement. Et non, ce n’est pas « tendance » ni « original ». C’est un combat de tous les jours.

Ce qu’on peut faire, à la place ?

Parler avec bienveillance. Poser des questions sans juger. S’informer, aussi. Et surtout : écouter vraiment. Parce que c’est ça qui fait la différence.

🧠 Pour aller plus loin, je vous recommande cet article du Monde, très poignant : Grandir avec un parent bipolaire

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